Situé dans la Vallée de la Bléone, le Château de Fontenelle domine la voie romaine Digne-Sisteron empruntée le 4 Mars 1815 par Napoléon à son retour de l’île d’Elbe.
Selon R. Collier, ancien archiviste départemental, ce château daterait des XVIème et XVIIème siècles bien que sa simplicité, assez imposante d’ailleurs, et son appareil de galets le rendent difficile à dater.
Sa structure témoigne de survivances anciennes : il est flanqué à ses quatre angles de tours rondes avec toit en éteignoir, chaque niveau comprend deux salles avec plafond à la française, il possède des caves profondes puissamment voûtées, garnies de foudres d’un gabarit impressionnant, témoins d’une importante viticulture.
Siège de la très ancienne seigneurie de Mirabeau, il a appartenu successivement à de grandes familles de Provence : Castellané (avant 1309), Barras (de 1309 à 1753), Glandèves (de 1753 à 1716), Deidier De Curiol (de 1716 à 1792). Cette dernière famille le délaissa pour s’installer au nouveau Château, plus grand et plus près du village de Mirabeau.
Devenu Bien National à la Révolution, en raison de l’émigration de Jean Joseph Deidier De Curiol en 1792, il fut vendu aux enchères publiques à un dénommé Gorde pour le prix de 78 000 livres, le 6 Ventôse de l’an III de la République Française (24 Février 1795).
Sa taille modeste lui a permis de n’appartenir qu’à un seul propriétaire à la fois. Il a été bien restauré par les propriétaires les plus récents. Parmi les plus illustres de ses détenteurs, on peut citer Joseph Latil, Vice-président du Tribunal de Digne (vers 1830-1840) et le Docteur Julien Roumieu, Maire de Digne.
La ferme de Tarelle avec son petit oratoire gothique dépendait du château. Cet oratoire, difficile à dater, devait être à l’origine la Chapelle des châtelains.
Texte de Paul PLAN, pour l’Association pour la Sauvegarde des Monuments Anciens de Mirabeau
Crédit photos : JL. Guth